
Représentations de la femme dans le livre “L’amant” de Margaritte Duras.
Table Ronde
Daniel : Bonjour à tous et à toutes, je m'appelle Daniel et je serai le modérateur de cette table ronde. Aujourd’hui on va faire notre table redonde sur le thème représentations de la femme dans le livre « L’amant » de Margueritte Duras. Cette œuvre littéraire a été écrite en 1984 et cette nouvelle autobiographie a été située dans la période de l’Indochine. L’auteure, qui est française, raconte son histoire avec sa famille et leurs problèmes économiques et leurs conflits internes. En plus, elle raconte son histoire avec un homme chinois qui est devenu son amant. Dans l'histoire on peut identifier beaucoup des problématiques sociales liées à la culture de l’époque donc les femmes ne sont pas exemptes, comme il est évident dans cette citation : « Il devient devant mon frère un scandale inavouable, une raison d'avoir honte qu'il faut cacher. » à la page 67.
Dans l’antiquité, les femmes étaient, pendant longue temps, l’ombre des hommes, mais, à travers les âges, le rôle des femmes a changé et les femmes elles-mêmes ont fait cela possible, bien que la lutte des femmes continue. Aussi, nous pouvons comprendre l'inégalité comme le traitement différent d’une ou plusieurs personnes à propos du genre, de la race, de la culture, de l'économie entre autres. Pour continuer, on va parler à propos de la représentation des femmes qui apparaissent dans ce roman, c'est notre objectif, en plus, nous parlerons également au sujet de quelques rôles des femmes dans notre société.
Les participants de cette table ronde sont Laura Ospina, Maria Isabel Ramos, Robert Jiménez et Daniel Najet Idarraga. Ils sont tous des étudiants en langues étrangères de l’université d’Antioquia.
Je vous rappelle les règles pour que nous puissions avoir une table ronde bonne et amicale : Ne parlez pas si vous n’avez pas la parole, cela signifie le respect de votre tour ; n'interrompez pas les autres participants et soyez aussi précis que possible. D'accord ?
Voilà, nous allons commencer avec une question très évidente, mais, l’ordre pour répondre est le suivant : Robert, Daniel Najet, Maria et Laura.
Voici la question : Quelle est la représentation des femmes dans le livre ? Robert, vous avez la parole.
Robert : Bonjour à tous, Le livre a de nombreuses représentations des femmes mais à mon avis l'une de plus importantes est la manière dont la femme se laisse emporter par le désir, elle laisse le désir la consumer et ne le remet pas en question, elle profite simplement des choses et des sentiments. Nous pouvons voir un exemple à la page 55 du livre :
« Quand on laisse le corps faire et chercher et trouver et prendre ce qu'il veut, et là tout est bon, il n'y a pas de déchet, les déchets sont recouverts, tout va dans le torrent, dans la force du désir »
L'auteur concrétise très précisément la manière dont elle se sent quand elle expérimente l’expérience du désir pour la première fois de cette manière, elle exprime simplement les différents sentiments mais elle ne pose pas des questions, elle laisse les choses se faire.
Najet : Bonjour à tout le monde, merci de m’avoir invité. À mon avis, il n’y a pas une seule représentation, le livre représente une vision variée des femmes dans différentes parties de l’histoire. Par exemple, dans le livre Margarite est généralement calme, elle a les pieds sur terre et représente la maturité. Dans la page 15 on trouve cette mention :
“Mais le plus souvent je n'ai pas d 'avis, je vois que tous les champs sont ouverts, qu'il n'y aurait plus de murs, que l'écrit ne saurait plus où se mettre pour se cacher, se faire, se lire, que son inconvenance fondamentale ne serait plus respectée, mais je n'y pense pas plus avant.”
Après, sa mère est décrite comme l’image du désespoir et de la maltraitance. Margarite dit sur la page 22 :
“une mère désespérée d'un désespoir si pur que même le bonheur de la vie, si vif soit-il, quelquefois, n'arrivait pas à l'en distraire tout à fait.”
Et finalement Hélène, qui est la manière dont Margarite définit la beauté, la sensualité et le désir. Sur la page 90 Margarite nous dit :
“Ce qu'il y a de plus beau de toutes les choses données par Dieu, c'est ce corps d'Hélène Lagonelle, incomparable, cet équilibre…” Et elle dit sur un paragraphe plus tard :
“Je suis exténuée du désir d'Hélène Lagonelle. Je suis exténuée de désir.”
Ce sont trois représentations que j’ai trouvées, pour définir certains aspects du livre.
Maria : Bonjour à tous, dans ce livre vous pouvez reconnaître le rôle de la mère en tant que tête de famille, vous pouvez voir comment la mère doit résoudre les problèmes financiers que sa famille traverse. Sur la page 94 il y a un exemple de ça : “Ma mère la vend pour payer les dettes.” il est peu important s'ils n'ont pas de propriété.
Vous pouvez également voir l'amour qu'elle a pour son fils, même si cette personne ne se comporte pas de la meilleure façon, la mère doit résoudre les problèmes qu'il cause, les mères ne peuvent pas être tranquilles si leurs enfants ne sont pas en bonne condition. On peut trouver un exemple de cette situation sur la page 94.
“C'est pour lui que ma mère veut vivre encore, pour qu'il mange encore, qu'il dorme au chaud, qu'il entende encore appeler son nom.”
Laura : Bonjour à tous, comme mes collègues l'ont mentionné, il y a plusieurs représentations de femmes dans ce livre, toutefois, je voudrais en souligner deux qui ont attiré mon attention. Dans la première, elle montre les femmes, en particulier les mères, comme des personnes contrôlantes qui veulent que leurs enfants fassent de leur vie ce qu'elles veulent et donc planifient leur vie sans le consentement de leurs enfants, elles ont déjà un plan pour elles et les études qu'elles veulent, sans tenir compte des souhaits de leurs enfants :
“J'ai toujours vu ma mère faire chaque jour l'avenir de ses enfants et le sien”. Page 11.
“Je veux écrire. Déjà je l'ai dit à ma mère : ce que je veux c'est ça, écrire. Pas de réponse la première fois. Et puis elle demande : écrire quoi ? Je dis des livres, des romans. Elle dit durement après l'agrégation de mathématiques tu écriras si tu veux, ça ne me regardera plus. Elle est contre, ce n'est pas méritant, ce n'est pas du travail, c'est une blague - elle me dira plus tard une idée d'enfant”. Page 29.
La deuxième représentation des femmes présentée dans le livre est celle de l'importance du mariage, elles considèrent le mariage comme la réalisation de la femme, elles affirment que si une femme ne se marie pas elle ne sera pas heureuse, au contraire elle sera méprisée dans la société :
“L'épouvante soudaine dans la vie de ma mère. Sa fille court le plus grand danger, celui de ne jamais se marier, de ne jamais s'établir dans la société, d'être démunie devant celle-ci, perdue, solitaire”. Page 73
Daniel : Merci à tous et à toutes de vos réponses, maintenant, parlons un peu de l'inégalité montrée dans le livre.
Voici la question : Comment pouvez-vous faire le lien entre le rôle des femmes, dans le livre, et l'inégalité ?
S’il vous plaît, répondez dans l’ordre suivant : Robert, Maria, Laura et Najet.
Robert : Il existe une relation très étroite entre le rôle de Marguerite et l'inégalité, nous pouvons voir cette relation à la page 63 du livre :
« Je découvre qu'il n'a pas la force de m'aimer contre son père, de me prendre, de m'emmener. Il pleure souvent parce qu'il ne trouve pas la force d'aimer au-delà de la peur. Son héroïsme c'est moi, sa servilité c’est l'argent de son père »
Marguerite a connu un homme, un homme avec du pouvoir, un statut et un avenir fait par son père. Un futur où l'amant conserve sa lignée et son statut, Cela signifie qu'il est impossible que l'amant puisse être avec une fille blanche et pauvre. Marguerite a senti l'inégalité de la part du père de son amant.
Maria : Dans cette histoire, nous pouvons voir comment l’autonomie des femmes n’est pas respectée, à mon avis, pas toutes les femmes désirent former un foyer et moins à un âge si jeune. Cette situation peut être observée sur la page 90 : “ Elle ne sait pas qu'elle est très belle, Hélène L. Ses parents ne savent pas quoi en faire, ils cherchent à la marier au plus vite. Elle trouverait tous les fiancés qu'elle veut, Hélène Lagonelle, mais elle ne les veut pas, elle ne veut pas se marier, elle veut retourner avec sa mère. Elle. Hélène L. Hélène Lagonelle . Elle fera finalement ce que sa mère voudra.”
Hélène Lagonelle a probablement d’autres projets en sa tête, mais ils ne sont pas respectés par ses parents, ils ne veulent que la voir femme mariée.
Laura : Dans le livre, nous pouvons voir qu'il y a beaucoup d'inégalités entre les personnes en raison de la couleur de leur peau, qu'il s'agisse d'hommes ou de femmes. En particulier, si la femme est blanche, elle bénéficie de libertés et d'avantages auxquels les femmes métisses n'ont pas accès en raison de la couleur de leur peau :
“Elle dit, c'est une enfant qui a toujours été libre, sans ça elle se sauverait, moi-même sa mère je ne peux rien contre ça, si je veux la garder je dois la laisser libre. La directrice a accepté parce que je suis blanche et que, pour la réputation du pensionnat, dans la masse des métisses il faut quelques blanches”. Page 88.
De la même manière, dans le livre, on constate un rejet du jeune chinois qui, bien que riche, est également discriminé en raison de son origine :
“Mes frères ne lui adresseront jamais la parole. C'est comme s'il n'était pas visible pour eux, comme s'il n'était pas assez dense pour être perçu, vu, entendu par eux (...) Cela, parce que c'est un Chinois, que ce n 'est pas un blanc”. Page 65
“Je pleure avec elle. Je mens. Je jure sur ma vie que rien ne m'est arrivé, rien même pas un baiser. Comment veux-tu, je dis, avec un Chinois, comment veux-tu que je fasse ça avec un chinois, si laid, si malingre ? » page 74
Najet : Bonne, je crois que le texte montre une idée claire d’inégalité quand on parle de la relation entre Marguerite et le chinois de Cholen. Tandis que Marguerite, une petite adolescente est traitée comme une prostituée et une enfant intéressée, par contre l’homme ne reçoit aucune insulte ou plainte, c’est comme s’il n’était pas responsable du problème, comme une victime. À la page 73, nous trouvons cet extrait :
“elle regarde s'il y a des taches suspectes sur le linge et elle hurle, la ville à l'entendre, que sa fille est une prostituée, qu'elle va la jeter dehors, qu'elle désire la voir crever et que personne ne voudra plus d'elle, qu'elle est déshonorée, une chienne vaut davantage”
Evidemment, cette note est la preuve de comment la femme est toujours tenue comme coupable.
Daniel : Mil merci à tous, c'est le moment de penser un peu dans notre société : Pensez-vous que nous voyons encore des scénarios similaires ou égaux à ceux du livre dans notre société ?
Voici l'ordre pour la prise de parole : Maria, Laura, Najet et Robert.
Maria : Dans ce livre, la relation entre Marguerite et son amant est très claire. Elle reçoit de l’argent de son amant afin de permettre la stabilité économique de sa famille. Un exemple de cela se trouve dans la page 33 :
“Reste cette petite-là qui grandit et qui, elle, saura peut-être un jour comment on fait venir l'argent dans cette maison. C'est pour cette raison, elle ne le sait pas, que la mère permet à son enfant de sortir dans cette tenue d 'enfant prostituée.”
Le manque d'argent et les dettes affligent non seulement les parents, mais aussi les enfants. Parfois, les enfants sont obligés de gagner de l'argent, malheureusement pas toujours par un travail de qualité.
Laura : Je pense que nous voyons encore des scénarios similaires ou identiques à ceux du livre dans notre société, par exemple si nous prenons en compte le désir de s'améliorer, de changer la vieille perception selon laquelle les femmes doivent uniquement rester à la maison pour s'occuper des enfants et du mari. La mère de Marguerite a toujours voulu que sa fille reçoive une éducation afin qu'elle puisse avoir un meilleur avenir :
"Ma mère, institutrice, veut le secondaire pour sa petite fille". Page 11.
Cependant, Marguerite a toujours rêvé de plus, non seulement d'être éduquée jusqu'à l'école secondaire, mais de pouvoir continuer à étudier et à se former pour réaliser son rêve de devenir écrivain :
“Ce qui était suffisant pour elle ne l'est plus pour la petite”. Page 11.
Najet : Oui, je suis sûr de ça, il y a beaucoup de scénarios où nous pouvons regarder quelques situations similaires, comme l’assujettissement des femmes aux hommes, est c’est la même chose qui vit Helene sur la page 93 :
“C'était sa mère qui lui avait demandé de revenir à Dalat. Je crois me souvenir que c'était pour la marier, qu'elle devait rencontrer un nouvel arrivant de la métropole.”
Autre chose fréquente est de penser que la maladie mentale est un problème sans importance, comme quand Margarite découvre la maladie de sa mère dans la page 40 :
“c'est là que je vois clairement la folie pour la première fois. Je vois que ma mère est clairement folle. Je vois que Dô et mon frère ont toujours eu accès à cette folie. Que moi, non, je ne l'avais jamais encore vue”
Ceci pour en citer quelques similitudes qu'aujourd'hui nous trouvons, et que malgré les années elles ne cessent de se répéter.
Robert : Il est vrai qu'il y a certains scénarios qui peuvent être vus aujourd'hui dans notre société, mais la réalité est qu'il y a d'autres qui ne sont pas corrects, comme la relation de la protagoniste avec son amant, nous pouvons voir la grande différence d'âge entre Marguerite et l'homme chinois à la page 62 :
« Il a douze ans de plus que moi et cela lui fait peur. J'écoute comme il parle, comme il se trompe, comme il m'aime aussi, dans une sorte de théâtralité à la fois convenue et sincère »
Aujourd’hui la différence d'âge est une chose commune et normale, mais nous devons tenir compte le fait que Marguerite était mineure quand elle a eu sa relation avec un homme de 12 ans plus âgé qu’elle.
Daniel : D’accord, c’est intéressant ce que vous disiez, pour finir : Quel est le rôle des femmes dans notre société ?
S’il vous plaît, répondez dans l’ordre suivant : Najet, Robert, Maria, Laura.
Najet : Je pense qu’aujourd’hui les femmes sont invitées à assumer le même rôle que tout autre être humain est appelé à l’assumer. Bien que notre progrès social dise que l’égalité est la voie à suivre, et que théoriquement il devrait être ici, cela dépend de la communauté, du pays ou de la famille.
Je crois que le livre peut nous montrer un exemple avec le personnage principal, Margarite est une femme déterminée, mature et indépendante, elle sait ce qu’elle veut : “Je vais écrire des livres. C'est ce que je vois au-delà de l'instant” dit-elle sur la page 126, elle détermine son avenir et n’a aucun doute sur ce qu’elle veut réaliser, même contre ce qui lui est imposé. Donc pour moi, Margarite est un modèle pour les nouvelles générations.
Robert : Les femmes doivent assumer le même rôle de tout être humain dans cette société, car elles sont capables de penser, de discerner et de décider des importantes circonstances. Dans le livre, on peut voir plusieurs exemples où les femmes n’ont pas le contrôle de leur propre vie, comme on peut le voir à la page 29 du livre :
« Je veux écrire. Déjà je l'ai dit à ma mère : Ce que je veux c'est ça, écrire. Pas de réponse la première fois. Et puis elle demande : écrire quoi ? Je dis des livres, des romans. Elle dit durement après l'agrégation de mathématiques tu écriras si tu veux, ça ne me regardera plus. Elle est contre, ce n'est pas méritant, ce n'est pas du travail, c'est une blague »
Il est clair qu'aujourd'hui, une femme doit avoir confiance en elle et se donner de la valeur qu'elle mérite, sinon les autres personnes diront ce qu'elle peut et ne peut pas faire.
Maria : Tout d’abord, je voudrais commencer avec cette citation du livre : “Ma mère, institutrice, veut le secondaire pour sa petite fille.” Elle est sur la page 11.
Aujourd’hui les femmes doivent assumer le rôle de père et de mère, elles ont un travail, elles sont un modèle pour leurs enfants et, malgré les difficultés, elles cherchent toujours à avancer, le rôle d'une mère est clairement visible dans toutes les situations. Le dur devoir d'une mère avec tant de responsabilités ne peut être minimisé. Probablement, dans cette histoire, la mère de Marguerite n'est pas une personne raisonnable, mais je souligne son courage et son amour à sa manière.
Laura : Actuellement, les femmes jouent un rôle actif dans la société, même si, dans certains endroits, les femmes sont encore victimes de discrimination en raison de leur sexe, dans la majorité des cas, cette discrimination a réduit. Aujourd'hui, les femmes ont davantage de possibilités d'étudier, de travailler et de s'améliorer, et nous savons que nous pouvons réaliser nos rêves et devenir les personnes que nous voulons être à l'avenir. Tout comme la protagoniste du livre qui, malgré tout ce que sa mère lui disait et les situations difficiles qu'elle traversait, n'a jamais abandonné le rêve d'être écrivain et a toujours su qu'un jour elle y parviendrait :
“Je suis encore dans cette famille, c'est là que j'habite à l'exclusion de tout autre lieu. C'est dans son aridité, sa terrible dureté, sa malfaisance que je suis le plus profondément assurée de moi-même, au plus profond de ma certitude essentielle, à savoir que plus tard j'écrirai”. Page 93.
Daniel : Voilà, je vais vous dire un grand merci à tous et à toutes pour votre participation et pour respecter les appréciations de vos collègues. En conclusion, aujourd’hui, les femmes peuvent avoir tous les rôles qu’elles veulent, mais c’est par elles-mêmes, c’est par leurs luttes à travers les âges. Merci mille fois à nos camarades et au professeur qui nous ont accompagnés dans notre table ronde à propos des représentations de la femme dans le livre « L’amant » de Margueritte Duras et clairement, dans notre société. À bientôt !
























